Un autre tournant dans l'existence de Nicolas fut l'arrivée des Hoklon, et surtout de Lynalis Hoklon. Dès qu'il la vit, Nicolas, qui avait alors 21 ans, fut épris d'elle, et chercha à se rapprocher d'elle comme un bateau vogue vers un phare.Dès lors, Nicolas participa beaucoup plus à la vie sociale du village. Il se prit même à organisé, avec brio, une fête pour "l'université" de JinoVille. Cette fête lui permit d'inviter Lynalis pour une danse et lui faire comprendre ses sentiments. Apparemment, elle était du même avis que lui.Quelques semaines plus tard, la mère de Nicolas mourut. En réaction à ceci, son père s'enferma, se morfondit, puis décida de partir faire un dernier voyage. Il laissa donc l'argent familial et le manoir à Nicolas qui finit ses "études" et s'y installa.Dès qu'il eut reprit les rênes de l'entreprise, Nicolas prit son courage à deux mains, et demanda à Lynalis de l'aider à occuper les longues journées passées au manoir... Lynalis accepta, bien sûr. Ses parents ne voyaient pas ça d'un très bon oeil, mais ils aimaient leur fille et ne la retinrent pas. Ainsi, elle alla habiter avec Nicolas.Tout les deux coulèrent des jours paisibles durant quelques années. Mais le destin n'en avait pas fini avec Nicolas... En effet, il vint un jour où Nicolas tomba malade. Durant toute la journée il se sentit mal, et le soir lorsqu'il se coucha, ce fut pour tomber dans une espèce de coma d'un mois.Durant ce coma, il rêva de choses et d'autres, et notamment, un rêve lui revint souvent:A chaque fois il se tenait sur un palier différent mais l'atmosphère lourde et suffocante reliait tous ces rêves entre eux. A chaque fois il ouvrait la porte, rentrait dans une maison différente, la plupart du temps un manoir et l'explorait jusqu'à trouver ce qui semblait être la chambre à coucher, mais à la place du plancher de celle-ci il se trouvait toujours un trou béant. Nicolas était alors attiré inexorablement vers le vide et finissait par tomber, tomber... jusqu'à son réveil.Réveil qui n'en était pas un puisqu'il ne faisait que passait à un autre rêve.Au fur à mesure de ces rêves liés, Nicolas finit par s'apercevoir que les manoirs qu'il visitait étaient d'époques de plus en plus récentes. Il l'avait remarqué grâce aux dates inscrites sur les tableaux accrochés aux murs. Plus il se rapprochait de la date actuelle, plus il avait peur de ce qu'il découvrirait.Entre ces rêves bizarres et inquiétants, se trouvait des rêves "normaux" si on peut affubler un rêve d'un tel adjectif. Dans tous ces rêves, Lynalis éclairait son chemin, lumière d'éternité et d'amour. Mais cette lumière ne semblait pas pénétrer les rêves de manoir.Enfin, après qu'un bon mois se soit écoulé dans la vie réelle, il arrivait au manoir de son époque, le manoir des Dorias, son manoir. Cette vision le fit frissonner mais il entra quand même. Le manoir semblait vide et mort, comme tout les autres manoirs qu'il avait visités. Il savait où allait cette fois et monta dans la chambre à coucher sans réfléchir plus.Il ouvrit la porte avec appréhension, et découvrit Lynalis assit sur son lit. Cette vision ne le réconforta pas car il l'atmosphère restait suffocante. Lynalis se leva et se tourna vers lui. Des larmes coulèrent doucement le long de ses joues. Nicolas la regarda, pétrifié. Alors, lentement, le trou s'ouvrit sous les pieds de Lynalis. Nicolas prit peur, il lui tendit la main, voulut lui hurler de s'enfuir mais aucun mot ne sortit de sa bouche et Lynalis ne bougea pas. Nicolas était comme enchaîné et il regarda Lynalis s'enfoncer lentement puis disparaître.Il pleurait car malgré qu'il sache que ce n'était qu'un rêve, tout cela ne présageait rien de bon. A son tour, il sombra dans le trou, tomba, tomba... et se réveilla. Se réveilla pour de bon. Il regarda autour de lui maintes fois. Il se trouvait dans son lit, une serviette froide sur sa tête. Il ne rêvait plus, son mal de tête le lui prouvait. Il se leva fébrilement, impatient d'aller vérifier comment Lynalis allait. Mais il ne put le faire. En effet, la seule chose qu'il trouva fut un parchemin avec un mot écrit à l'encre fraîche. Le mot était de Lynalis:"Nicolas,désolé,Pendant ton sommeil, tu n'as pas arrêté de gesticuler et de murmurer des paroles terrifiantes dans un langage qui m'est incompréhensible. Je t'ai tout le temps veillé. J'ai du batailler pour que le sage du village consente à venir te voir. Dès qu'il est entré dans ta chambre et qu'il a entendu tes paroles, il a hurlé à Satan et est parti en courant. J'ai eu peur.Ne te trompe pas je t'aime. Vraiment.Mais un jour tu t'es redressé devant moi, tu m'as regardée quelques secondes puis tu m'as dit, en un langage compréhensible, de fuir. Tu m'as dit que si je restais près de toi, je souffrirai.Je savais que tu n'étais pas toi-même alors je suis resté.Et puis il m'est apparu. Il ressemblait à une espèce de corsaire ou de pirate de part ses habits, mais ses orbites étaient vides. Il m'a dit qu'il te connaissait bien. Que j?étais en danger à coté de toi puis il a tendu sa main vers moi et j'ai saigné du nez.Cette fois c'était trop. Je suis désolé. Pardonne-moi.Je pars." Nicolas eut l'impression que tout s'effondrait autour de lui.Soudain son cerveau se mit à tourner à pleine vitesse. L'encre était fraîche, elle ne devait pas être partie depuis longtemps, il pouvait la rattraper, lui dire combien il l'aime, lui prouver qu'elle serait toujours protégée près de lui. Il se leva d'un bond, et avança vers la porte mais une voix caverneuse l'arrêta dans son élan et il se retourna. Debout sur le lit, regardant Nicolas d'en haut, se tenait quelqu'un qui ressemblait à la description qu'avait faîtes Lynalis. Un homme à la peau jaune pale, dont les orbites ne contenait pas d'yeux, habillés avec des vieux habits déchirés de corsaire.Il s'adressa à Nicolas comme s'il le connaissait depuis toujours:"Ne cherche pas, elle est partie. Vous étiez trop différents et votre amour n'aurait fait que vous blesser."Nicolas, dont les neurones continuaient à s'agiter ne réfléchit pas trop:"Qui est-tu? Que lui as-tu fait? D'où tu me connais? Lâche-moi, je ne veux pas de tes conseils idiots, je la retrouverais.- Comme tu voudras."Et le corsaire disparut. En temps normale, Nicolas aurait mal réagit à se genre de phénomène paranormaux, mais là, il y avait urgence. Il sortit à toute vitesse de chez lui et se dirigea vers la maison des parents de Lynalis. Ceux qui le croisèrent crurent voir passer un fol échappé de son asile. Il courait à en perdre haleine sans faire attention à rien.Arrivé devant la maison de Lynalis, il s'arrêta quelques secondes pour reprendre son souffle puis rentra sans frapper. Les parents de Lynalis étaient assis dans le salon et le regardèrent rentrer, ébahis. Ils l'interrogèrent mais il ne daigna pas se tourner vers eux et monta tout de suite à l'étage où se trouvait l'ancienne chambre de Lynalis. Lorsqu'il arriva sur le palier il vit la porte se refermer.Il se jeta dessus mais ne réussi pas à l'ouvrir, elle était fermée de l'intérieur. Il hurla à plein poumons, implora, demanda pardon, se mit à genoux...Derrière la porte il entendit de faibles sanglots mais la porte ne s'ouvrit pas. Il pleura, appuyé contre le bois de la porte, et, comprenant que celle-ci ne s'ouvrirait pas, il repartit.Il repassa devant les parents effarés, qui le regardèrent passer sans dire un mot. Dehors, il jeta un coup d'oeil sur la fenêtre de Lynalis et vit les rideaux se fermer. Elle ne voulait plus de lui. Triste à en mourir, il décida qu'il ne lui restait qu'à mettre fin à ses jours et repartit sur la route. Lorsqu'il fut parti, les parents de Lynalis se regardèrent un moment puis montèrent à l'étage. Arrivés, ils poussèrent la porte de la chambre de leur fille et rentrèrent dedans. Il n'y avait personne depuis longtemps dans cette chambre. Perdu, hagard, Nicolas marchait sur l'avenue centrale et se retrouva rapidement en dehors du village. Sans savoir ce qu'il faisait, il continua à marcher et finit par atteindre un bois à la sortie de la ville. Il rentra dedans, allant droit devant lui malgré toutes les branches qu'il prenait dans le visage.Au bout de quelques centaines de mètres qu'il avait parcouru sans sentir la fatigue, il tomba nez à nez avec un orc. Pas un orc imposant, même un jeunôt de la même taille que Nicolas, mais un orc tout de même. L'orc lui barra la route et Nicolas lui rentra violemment dedans. Ils eurent tout les deux un mouvement de recul, étonnés. L'orc fit comprendre à Nicolas qu'il allait devoir lui donner sa bourse. Nicolas n'avait pas emporté d'argent et tenta maladroitement de le faire comprendre à l'orc puis voulut passer son chemin. Mais l'orc ne l'entendait pas ainsi et amorca un coup en levant une hache de bucheron qu'il utilisait comme arme. Plus par reflexe qu'autre chose, Nicolas se défendit et déclencha une magie qui arracha le bras gauche de l'orc. Tout les deux furent de nouveau surpris. Tandis que Nicolas se demandait comment il avait fait ça, l'orc alla ramasser son bras.Celui-ci n'était plus un bras d'orc mais ressemblait à celui d'un humain. L'orc pleura en voyant son membre ainsi.Nicolas ne comprenait pas vraiment. Une voix rauque dans son dos lui expliqua:"C'est un humain qui a subi une transformation en orc. Et il vient de comprendre que seul la mort lui rendrai son apparence."Nicolas sursauta, le corsaire était derrière lui et commentait la scène. Nicolas recula de quelques pas sans pour autant aller dans la direction de l'orc."Laisse moi! C'est toi le responsable! C'est toi! Je ne te connais pas, je ne veux pas te voir! Disparaît!-Mais si tu me connais, tu ne te rappelles pas, je t'ai sauvé la vie."Un bref instant une lueur familière à Nicolas passa dans les orbites du corsaire."Le corbeau!-Eh oui, quand tu était jeune j'ai veillé sur toi sous cette forme mais maintenant tu es grand et ton destin que je suis est venu à toi.-Mon destin!? Qui es-tu bordel!-Tu peux m'appeler Satan, ou Belzébuth, ou Lucifer, ou même Baal. Je suis plus que tous les noms que peuvent me donner les humains, je suis le Mal. Le Mal qui réside en toute chose et peut tout faire."Nicolas continuait à reculer, effrayé, et sans s'en apercevoir il passa à coté de l'orc toujours en train de pleurer sur son sort. En les voyant passer, l'orc leva la tête."Pourquoi? Que me veux-tu?-Tout est en toi. Tu es mon frère, mon fils, moi. Tu es ma réincarnation.-NON! Je ne suis rien de tout ça! Je n'ai jamais était très social, c'est sûr mais je ne suis sûrement pas mauvais.-Moi aussi j'ai dit ça quand est venu mon heure de remplacer; Mais c'est ain..."Le corsaire ne put finir sa phrase. Dans un râle, l'orc abattit sa hache sur le corsaire qui s'écrasa par terre. Rapidement l'orc écrit sur le sol à l'intention de Nicolas:"Nous sommes tout les deux maudits. Suis-moi, je sais où mourir dignement."Et il s'enfonça dans la forêt. En le suivant Nicolas entendit le corsaire se relever dans son dos et pressa le pas. L?orc semblait parfaitement connaître sa direction malgré l'anarchisme qui régnait parmi les troncs d'arbres. Apparemment, il avait ruminé cette solution longtemps et le fait de savoir son destin scellé l'avait décidé.A quelques mètres derrière, le corsaire les suivait sans se presser.Ils se mirent à courir, espérant sinon le semer, au moins gagner du temps. Ils arrivèrent à un espèce de bassin de deux bon mètres de diamètre et d'au moins trente centimètres de profondeur. A coté était planté un panneau qui disait:"Tout les maux seront guérit, et tout se qui plongera sera béni et purifié"L'orc passa devant et sans plus réfléchir sauta dedans, car il savait que réfléchir pourrait le faire hésiter. En touchant l'eau, son corps fondit, créant une épaisse fumée. Le bassin bouillonna puis redevint calme. Nicolas se pencha dessus et vit le corps de l'humain tel qu'il devait être avant sa malédiction disparaître.Il comprit ce qu'il avait voulut dire par "mourir dignement". Lentement mais sûrement, il monta sur le rebord. Il pensa que s'il n'avait pas rencontré Lynalis il n'aurait sûrement pas résisté au corsaire comme il l'avait fait. Il la remercia du fond du coeur, pleurant en pensant qu'il ne la reverrait pas.Puis se prépara à se laisser tomber d'ans l'eau sacrée.Mais une vois l'arrêta, criant:"NICOLAS!! C'est toi?!?!" Le coeur de Nicolas se serra brusquement tandis qu'il se retournait vivement.Elle était là. A quelques mètres de lui. Plus belle que jamais.Tout les deux se jetèrent dans les bras l'un de l'autre, pleurant des larmes de joie.Lynalis murmurait sans cesse:"Pardonne-moi. Je t'en supplie, pardonne-moi. Je ne voulais pas. Ce sont eux! Ils m'y ont obligé!"Nicolas la calma:"Ne t'inquiète pas. Maintenant nous sommes ensembles, rien ne nous séparera plus."Mais quelqu'un apparut derrière Lynalis. Un homme peut-être, de grande taille et entouré d'un halo blanc. Nicolas ne faisait pas attention, trop absorbé par les yeux de Lynalis, mais il s'aperçut quand même que cette personne avait des ailes, blanches aussi, dans son dos. C'était un ange."Recule Lynalis. Recule!"Mais Lynalis ne l'écoutait pas.De même, le corsaire apparut derrière Nicolas et lui intima le même ordre, sans plus de résultat.Les deux êtres magiques antagonistes firent apparaître des épées venant de nulle part, et se jetèrent l'un sur l'autre, au dessus de Nicolas et Lynalis qui semblait ne plus vouloir jamais desserrer leur étreinte.Les épées s'entrechoquèrent au dessus de leur têtes et l'ange et le démon retombèrent chacun de l'autre coté. Agissant encore de la même manière, ils se jetèrent chacun sur le protégé de l'autre.L'épée sacrée transperça le coeur de Nicolas tandis que celle du démon tua Lynalis de la même manière. Ne semblant pas sentir la douleur, les deux amants se collèrent l'un à l?autre tandis que l'on retirait les lames de leur chair.Ils s'embrassèrent dans un dernier baiser mêlé d?un peu de sang et s'écroulèrent sur le sol, toujours liés. L'ange et le démon observèrent avec une moue de dépit les corps puis s'interrogèrent du regard."Elle aurait put être une grande prêtresse.-Et lui la future incarnation du Mal.-Il semble que nous ayons échoué.-Et ce à cause de l'amour.-Tais-toi. Ce mot me donne la nausée."Il se jetèrent un dernier regard de mépris puis s'en allèrent chacun de leur coté. Le sang mêlé de Nicolas et Lynalis fit pousser là une ronce qui aujourd'hui encore protége leur corps à jamais ensemble, à jamais heureux.
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