Sony a récemment déposé un brevet sur un système de tag pour limiter l'utilisation d'un support physique (comme un disque) à une seule console. Mais ce n'est pas la première fois que le marché de l'occasion est ainsi visé.

[Extrait du sujet abordé par Prout sur le forum. Venez participer !]

Sony a une grande tradition de brevet à la con. Il y a quelques temps déjà, ils avaient placé un brevet sur "un système permettant de jouer en utilisant les ondes cérébrales" ou un truc dans le genre. Il n'était bien sûr pas question de développer le machin, mais si quelqu'un le faisait, et bien ça allait direct dans la poche de Sony. Qui sait, peut-être que cette fois-ci ils s'attendent à ce qu'un concurrent tente un truc dans la genre et se prépare à demander des royalties.

Le marché de l'occasion présente un énorme manque à gagner pour les éditeurs. Depuis longtemps présent dans les vide-grenier et les petits magasins de jeu-vidéo, ça c'est maintenant étendu même aux grandes chaines comme Game ou Micromania (qui espèrent ici récupérer le manque à gagner des réseaux paralléles comme Steam qui les esquivent éhontément). Or si vous achetez un jeu d'occas', vous ne donnez pas un sou aux éditeurs et développeurs. Ils perdent chaque année plus d'argent par l'occasion que par le piratage.

Malheureusement pour eux, le droit de revendre un produit acheté est plutôt ancré dans les moeurs, à défaut d'exister dans le code pénal (d'ailleurs je me demande si quelqu'un a fouillér pour voir s'il y a des lois du genre). Leur première réponse fut très soft: les Game of the Year et autres Platinum. On vous propose d'acheter votre jeu neuf à bas prix, ce qui techniquement pourrait contenter beaucoup d'acheteur d'occasion. Mais c'était sous-estimer les prix pratiqués sur E-bay et "l'occas' de J+1" (les jeux d'occasions le lendemain de la sortie d'un jeu). Alors, sous couvert de protection anti-piratage, on a sorti les comptes en lignes (on se rappelle du fameux Spore qui ne permettait qu'un nombre fini d'installation avec le même disque).

Le graal pour les éditeurs, c'est maintenant le dématérialisé. On ne te vend plus un jeu, on te vend un droit d'accès à du contenu. Et ce droit, on le fait attaché à ta personne. Plus d'occas', miracle. Pour ensuite déplacer ça sur console, voici venu le DLC. Rappelez vous l'année dernière, Batman Arkham City, vendu avec un DLC inclus. Si vous l'achetez d'occas', vous devez racheter ce DLC (il n'est pas vital, mais on vous fera bien sentir, notamment dans les succès, qu'ils vous manque quelque chose).

La bataille, ils sont en train de la gagner. Les DLC se sont démocratisés. Ils représentent un formidable atout économique (revenu sur la durée, sans payer de nouveau support, incessible...) et permettent aux joueurs d'étendre leur expérience de jeu selon le même principe que les extensions avant eux (si tu aimes le jeu, tu peux investir plus pour allonger la durée de vie).

Même en avalant la pillule que l'on achête plus un jeu mais un droit d'accès, on se sent flouté par exemple par l'impossibilité de jouer à ces DLC sur une autre console, par exemple pour jouer chez un ami avec du contenu aue l'ont a payé. Comment empêcher cela ? Microsoft a étonnament esquissé un début de possibilité: les comptes XBox Live peuvent désormais être sur le cloud, ce qui permet de jouer avec son compte chez un ami (je ne sais pas si cela permet d'installer des DLC chez ce dit ami). La solution à la dématerialisation serait donc plus de dématérialisation. Votre console ne devenant plus qu'un bout de hardware interchangeable.

Reste cette question antique: "oui, mais si j'ai pas Internet ?".