Il aura fallu 8 ans à Bombergames pour nous offrir ce joyau. Et quelques jours à Sega pour en arrêter la distribution.

La légendaire série des Streets of Rage, considérée encore aujourd'hui par beaucoup comme ce qui se fait de mieux en matière de beat'em all, avait à l'époque permis à la Megadrive de montrer qu'il fallait la prendre au sérieux. En hommage à cela, le studio Bombergames, à l'époque 2 ou 3 espagnols au fond de leur cave, avait décidé de réaliser un remake. Au fur et à mesure des versions, il est devenu bien plus qu'un remake: réunissant les 3 SoR en un jeu, proposant des modes de jeu inédit comme un mode Survival... SoRR est un élément incontournable des jeux fan-made. Attendu pendant plusieurs années, la V5, la finale selon les développeurs, a enfin vu le jour, plaçant la barre encore plus haut: 12 personnages dont 6 secrets (pour 4 dans les jeux originaux, plus deux secrets dans SoR3), 8 fins différentes, des tonnes de bonus à débloquer et même un éditeur de niveau.

Mais quelques jours à peine après la sortie du jeu, Bombergames s'est vu intimer l'ordre de retirer le jeu de son site sous peine de procès de la part de Sega, qu'ironiquement ils remercient depuis le début pour les jeux originaux dans leurs crédits. Bien entendu, "they can't stop the signal Mal". Le jeu a eu le temps de se répandre sur le net sur de nombreux forums et sites de partage, comme le prouve les très nombreuses vidéos de gameplay sur Youtube. Mais ce jeu devait réunir toute une communauté de fans pour parler du bon vieux temps, partager les niveaux créés avec l'éditeur, discuter de comment avoir telle ou telle fin, et faire des retours sur les quelques bugs restants. Cela semble bien compromis. Et pour quoi ? Un portage de SoR2 sur Iphone à 2€39, sorti le lendemain par Sega.